Notre cadre de représentation ou de référence est comme une boite noire.
Regardez cette image. Que voyez-vous à priori ?
En ce qui me concerne, je vois une jeune femme élégante de profil. Ce n’est pas faux et pourtant vous pourriez me dire que vous ne voyez pas la même femme que moi. Ceci serait totalement exacte aussi. Une sorcière avec un nez crochu ?
Je perçois cette image de femme à travers mon cadre de représentation ou de référence, à travers mes filtres qui constituent comme une boite noire. Cette boite noire est constituée de mon passé (histoire / expérience), de mon présent (observation de l’image) et de mon futur (mon intention de vous décrire ce que je vois). C’est mon système de représentation qui conditionne fortement ma représentation du réel.Chacun d’entre nous construit sa propre vision du monde et, par conséquent, a sa propre représentation du monde. Dès lors, il n’existe pas de carte unique.
Selon Alfred Korzybski, fondateur de la « sémantique générale », la carte n’est pas le territoire ».
En fait, chacun croit accéder en direct à la réalité alors qu’il n’interprète que la boite noire de son système de représentation. Pour cette raison, prendre du recul par rapport à notre perception des évènements est souvent très utile car notre système de représentation ne permet d’élaborer que des cartes. Des cartes potentiellement éloignées de la complexité du territoire.
Les conflits relationnels proviennent souvent de la confusion entre carte et territoire. Notre représentation de la réalité correspond à « notre carte du monde ».Chaque personne réagit selon la carte qu’elle a qui peut être différente d’une personne à l’autre. Sa perception détermine ses réponses. C’est la raison pour laquelle un évènement donné vécu par plusieurs personnes peut provoquer des réponses différentes.
Prenons l’exemple d’une réunion. Le compte rendu écrit reste unique, noir sur blanc. Qu’en est-il du souvenir de cette réunion qu’en garde chaque participant ?
Il y de fortes probabilités pour chaque participant ait un regard différent sur cette réunion. Deux sortes de facteurs agissent sur leur cadre de représentation et expliquent ce phénomène.
Sur le plan professionnel d’abord, les enjeux en présence, la qualité de la relation entre collègues, l’expérience, la position hiérarchique…
Sur un plan plus personnel, l’éducation, la culture d’origine, les valeurs, la sensibilité, le degré d’énergie…
En résumé, on pourrait imaginer que chaque participant a des lunettes mais avec verres correcteurs différents.
Alors ça peut donner ça comme feed back:
- « Top réunion, on a eu des viennoiseries »
- « Je me suis pris une soufflante par mon boss à la pause. »
- « Réunion constructive, on passe enfin à l’action »
- « Les gens sont bordéliques, ils n’ont pas suivi l’ordre du jour »
- « On nous en demande toujours plus, mais les ressources ne suivent pas »
- « Je me suis emmerdée, j’étais bien contente que ça se finisse »
- « Super, j’ai réussi à faire passer des messages »
Une impression de déjà vu ou entendu ? N’hésitez pas à m’en en faire part !
Une méthode que je trouve imparable et écologique est de nettoyer ses lunettes avant chaque réunion.